INTITULE DE LA THESE : "ACCES AU LOGEMENT URBAIN ET SEGREGATION SOCIO-SPATIALE A ABIDJAN"
N’GUESSAN Alain Patrick
Sous la direction de DAYORO Arnaud Kévin
Courriel : obsalpat@gmail.com
Téléphone : +225 07369528
Résumé du projet de thèse
La ville d’Abidjan connait un développement croissant et continu, depuis l’ouverture du canal de Vridi en 1951. Cette croissance urbaine tire sa source principale dans les politiques successives de l’habitat qui ont eu pour ambition de moderniser la ville d’Abidjan par des infrastructures immobilières de qualité sensées répondre aux besoins de logement des populations actives. La croissance urbaine d’Abidjan résulte également du grand nombre d’opérations immobilières, publics ou privés, destinées en particulier aux classes moyennes et supérieures. Ces opérations font l’objet d’une production de masse et leur conception se réfère au modèle architectural occidental rectiligne et répétitif (soit en hauteur soit en bande) essentiellement dans les communes de Yopougon ou Songon ; ou suggère un modèle bourgeois traduit dans le langage courant par « villa », « villa basse », « duplex » dans les communes de Cocody ou Marcory. Entre ces deux modèles, prolifère un modèle d’habitat de cour (à Abobo, Adjamé, Attécoubé ou Treichville) né de la conjoncture économique des années 80 et des défaillances structurelles qui ont conduit l’Etat a se retiré de la production des logements entrainant une inflation due à la rareté du bien immobilier. Depuis 2012, l’Etat tente d’insuffler un souffle nouveau au secteur du logement en dictant la marche à suivre, et en mettant en place de nouveaux mécanismes de financement et de promotion de l’habitat qui tiennent comptent des insuffisances constatées lors des décennies précédentes. Ces politiques dirigistes de l’Etat a contribué fortement à stratifier socialement les quartiers à partir du bâti. Notre thèse privilégie une approche qualitative avec d’abord une analyse du contexte local et des parcours de vie ; puis une analyse de type institutionnel, portant sur les politiques publiques urbaines et de l’habitat ; enfin une analyse des pratiques des acteurs impliqués dans la fabrication symbolique des aires ségrégées résidentielles. L’analyse du contexte local et des parcours de vie permet d’étudier les raisons historiques et politiques de l’attractivité d’Abidjan à l’origine de sa forte croissance urbaine. Ensuite, notre thèse examine les pratiques et les discours des promoteurs et des agents immobiliers. Ces pratiques dérivent d’une lente construction sociale, conséquence des différentes politiques de l’habitat. En sus, nous identifions les populations qui peuplent les différents ensembles résidentiels d’Abidjan dans leurs principales caractéristiques démographiques ou sociales. La diversité de ces populations est cependant marquée par un commun : les trajectoires résidentielles souvent géographiquement mouvementées des uns et des autres reposent pour la plupart sur le souci commun de la réussite sociale. Enfin, notre thèse porte sur l’analyse des modes d’habiter qui façonnent les ségrégations sociale et spatiale sont beaucoup placés sous le signe de la mobilité.
Mots-clés : habitat, logement, promoteurs immobiliers, mode d’habiter, Abidjan, ségrégation spatiale